Jour 2 – Les cucurbitacées, des survivantes du Crétacé

 

Les cucurbitacées, témoins d’une radiation évolutive vieille de 70 millions d’années! 

Les cucurbitacées font partie d’un ordre tropical et subtropical: les Cucurbitales, regroupant les Datiscacées, Tetramelacées et probablement les plus connus : les Bégoniacées (Bégonias et cie.). L’admission de la monophylie des cucurbitacées repose sur des données moléculaires de plasmides (ADN circulaire) mitochondriales. Tout récemment, une étude reprenant des données moléculaires de 2011 à tenté de replacer tous les 95 genres dans un arbre regroupant aujourd’hui environ mille espèces.

La famille des cucurbitacées est apparue dans ce qui est aujourd’hui l’asie au crétacé supérieur. Autant vous dire que s’ils font une réadaptation de l’enclos des T-Rex (Qui a vécu au crétacé, rappelons-le !) dans “Jurassic-park 12” je veux y voir de belles citrouilles ! Et encore, mettre des citrouilles oranges et bien rondes serait l’équivalent de faire des vélociraptors de deux mètres au garrot avec des écailles de lézard ! En effet, les citrouilles et autres courges, pastèques et concombres sont le fruit ( pas de jeu de mot) de la domestication. ( Nous en parlerons demain ! )

Et si nous nous mettions dans la peau d’un paléobotaniste pour aider notre ami Stefen Spielborg ? Selon la phylogénie, si nous avions à faire la reconstitution des premières cucurbitacées, il nous faudrait imaginer :

  1.  Une plante à fleurs aux carpelles jaunes, et aux ovaires infères, souvent monoïques, formant de fausses baies de taille moyenne, aux graines applaties
  2. Une plante qui prend la forme d’une liane poilue (avec indumentum, pour les connaisseurs)
  3. Une plante probablement annuelle, avec peu de tissus lignifiés.

Comme nous vous l’avions dit précédemment, la famille des cucurbitacées est très diversifiée. Cette diversité est notamment présente dans trois clades : les Cucurbiteae (comprenant le genre Cucurbita, vu hier), les Benincaseae, rassemblant le genre Citrullus (les pastèques, et les coloquintes vraies), Cucumis (concombres), et Coniandreae et les finalement les Sicyoeae (Luffas).

En France très peu d’espèces sont présentes à l’état sauvage, on peut notamment citer le concombre d’âne (Ecballium elaterium) que l’on rencontre essentiellement en région méditerranéenne et trois espèces du genre Bryonia dont la Bryone dioïque (Bryonia dioica), une espèce toxique pour l’Homme.

 

Je vous remercie d’avoir suivi ce deuxième jour, certes plus scientifique, de la semaine de la courge ! Nous vous invitons à nous retrouver demain avec Mathis Lecoq pour  parler d’un thème passionnant : la domestication des cucurbitacées!

Le pôle agro’biodiversité du GNAUM vous souhaite une belle fin de soirée, à demain !

 

Bibliographie

BISOGNIN, Dilson Antônio. Origin and evolution of cultivated cucurbits. Cienc. Rural [online]. 2002, vol.32, n.4 [cited  2020-10-27], pp.715-723. Available from: <http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0103-84782002000400028&lng=en&nrm=iso>. ISSN 1678-4596.  https://doi.org/10.1590/S0103-84782002000400028.

Renner S.S., Schaefer H., 2016. Phylogeny and Evolution of the Cucurbitaceae. In: Grumet R., Katzir N., Garcia-Mas J. (eds) Genetics and Genomics of Cucurbitaceae. Plant Genetics and Genomics: Crops and Models, vol 20. Springer, Cham. http://doi-org-443.webvpn.fjmu.edu.cn/10.1007/7397_2016_14

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